Comme prévu, une réunion s’est déroulée hier soir à
l’intérieur du lycée Vauban de Givet entre le Dasen (directeur académique des
services de l’éducation nationale, autrefois appelé plus simplement inspecteur
d’académie) Patrice Dutot, le député Christophe Léonard, le maire de Givet
Claude Wallendorff, la FCPE
et la commission permanente de l’établissement exceptionnellement élargie à 2
représentants du collège. Commencée avec un peu de retard, cette rencontre en
petit comité a permis, d’une part au Dasen de faire état des résultats de son
diagnostic sur le lycée de Givet, et d’autre part à ses interlocuteurs de
l’informer de leurs craintes et de leurs propositions pour permettre de consolider
l’établissement. Comme prévu également, et malgré la tentative de Claude
Wallendorff de faire pression sur le collectif GIVI et sur les enseignants pour
ne pas qu’ils manifestent leur mécontentement, un rassemblement a eu lieu sur
la place de la République
et la soixantaine de personnes présentes, parmi lesquelles aucune n’était
porteuse d’une écharpe tricolore, s’est dirigée vers le lycée où elle a investi
de façon totalement pacifique la salle de réunion.
Une porte-parole du collectif a alors lu un communiqué dans
lequel elle a rappelé l’attachement de la population aux filières générales,
qui constituent historiquement "la colonne vertébrale" du lycée, avant de
préciser les propositions déjà faites par le collectif dans "un esprit de
concertation démocratique et citoyenne" puis de conclure en regrettant la
dégradation du dialogue social qui aurait atteint un "point de non-retour". Une
affirmation aussitôt réfutée avec virulence par le Dasen qui, après avoir
rappelé qu’il pourrait utiliser les propos tenus comme il le jugerait utile, a
précisé que sa présence attestait que le dialogue n’était pas rompu mais que
celui-ci se devait d’avoir lieu dans le respect et la sérénité. Il a ensuite
repris à son compte une idée forte du communiqué, à savoir "assurer aux élèves
l’égalité des parcours et des chances", en insistant sur le fait que ce ne sera
possible qu’à la condition d’avoir une approche globale de l’offre de formation
sur un territoire allant du sud de Revin à Givet. Une position bien tranchée
qui a eu pour effet de raviver les craintes des personnes présentes !
Cela a amené le Dasen à préciser son diagnostic en affirmant
que la fermeture du lycée n’était nullement envisagée. De quoi soulager plus
d’un participant ! Par contre, il a martelé que son objectif était de
maintenir une "offre de formation pérenne sur l’ensemble du territoire" précité.
Et que par conséquent une réflexion était en cours sur l’avenir de la filière
littéraire, du fait de la faiblesse actuelle de ses effectifs et des
contraintes de gestion auxquelles il ne saurait se soustraire. Cependant,
sentant la grogne monter, il a aussitôt affirmé qu’aucune décision n’était
prise à ce jour, pour la simple et bonne raison que le Recteur ne connaît
toujours pas l’enveloppe d’heures d’enseignement qui sera attribuée à
l’académie pour la rentrée 2013. Il a aussi précisé qu’une mutualisation de la
filière était envisagée avec Revin, ce qui peut vouloir dire un regroupement de
la filière dans l’établissement tout neuf qui verra le jour en 2014 ou un partage
de l’enseignement entre les lycées de Givet et de Revin. Il a enfin conclu en
rappelant qu’il était informé de la volonté des élus de défendre "l’exception
ardennaise" au plus haut niveau et en dévoilant qu’une rencontre entre les
parties concernées et le Recteur aurait lieu le 24 janvier. Cela a permis au
député Léonard de confirmer qu’une rencontre était prévue au Ministère de
l’Education Nationale le 15 janvier et qu’il souhaitait une spécialisation du
lycée de Givet sur les langues et le tourisme ainsi que de celui de Revin sur
les technologies liées au développement durable. Bref, les choses ne seraient pas
encore ficelées, du moins officiellement...
Laurent Bouvier
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