Est-ce qu’il faudra un drame,
avec un ou plusieurs morts à la clé, pour qu’on se décide enfin à agir
concrètement contre les risques que représente la traversée de la ville par
près de 10.000 poids-lourds chaque année ? La question peut paraître
choquante, et peut-être même provocatrice, mais, au vu des évènements récents
et de leur traitement, elle mérite d’être posée ! En effet, en moins d’un
an, deux semi-remorque se sont renversés en contournant la place Méhul :
pour le premier, c’était le 19 mai 2011 avec à l’arrivée 27 tonnes de mitraille
déversées sur la chaussée et le trottoir ; pour le deuxième, c’était le 16 avril 2012 avec cette fois 18,5 tonnes de ferraille qui se sont retrouvées sur
le bitume. Des accidents qui, heureusement, n’ont fait aucune victime, mais à
chaque fois il s’en est fallu de peu puisque, l’an dernier, le chargement a
basculé à quelques centimètres d’une jeune femme de 26 ans qui en a été quitte
pour une belle frayeur, et cette année c’est une voiture à peine quittée par
son conducteur qui s’est retrouvée écrasée.
Deux avertissements sans frais en
quelque sorte, dont on aurait pu penser qu’ils seraient suivis de mesures
fortes pour éviter qu’un troisième accident, peut-être dramatique celui-là, ne
se produise ! Hélas, ce n’a pas été le cas puisque la seule décision qui a
été prise a consisté, pour la mairie, à exiger que les chargements des
poids-lourds traversant la ville pour amener au port de la ferraille soient désormais
bâchés. Certes, c’est mieux que rien, mais il faut bien reconnaître que cette
obligation n’est que partiellement respectée et surtout qu’elle ne résout
absolument pas le danger que représentent pour les piétons et même pour les
chauffeurs le contournement de la place Méhul ainsi que la traversée de la
route de Bon Secours jusqu’au port. Alors que faire ? Pour certains, il
faut attendre en croisant les doigts la construction prochaine d’un quai de
chargement en face de la carrière des Pierres Bleues, au lieu-dit Les Trois
Fontaines, qui devrait diminuer de 3.000 le nombre de camions traversant la
ville. C’est effectivement une bonne idée, mais pour le PG/La Pointe , l’urgence est telle
qu’on ne peut se permettre d’attendre.
C’est pourquoi nous demandons que
la route qui a été construite par la Communauté de communes pour la coquette somme de
1.760.272 euros entre le port et le PACOG afin de permettre le charroi des
matières premières qu’aurait nécessité le fonctionnement de l’incinérateur, si
son implantation avait été autorisée, soit ouverte à la circulation des
poids-lourds desservant le port et le silo de Champagne-Céréales ainsi qu’à
ceux en transit entre le point frontalier de Heer et le sud de la ville. Bien
sûr, cela nécessitera d’enlever les portiques automatiques qui la protègent
actuellement de toute circulation, comme vous pouvez le voir sur les photos
ci-dessous, et de réfléchir à la mise en place d’un système permettant un
déplacement sécurisé et fluide des camions sur cet axe qui avait au départ une
autre vocation. Mais cela n’a rien d’infaisable, surtout qu’il en va de la
sécurité des Givetois(es). Quant à la résorption de l’autre point noir que
constitue l’intersection à angle droit et en pleine montée entre le quai des
remparts et le pont des Américains, c’est un autre problème qui s’annonce
autrement plus difficile à résoudre...
Laurent Bouvier
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